Le Vigneau: une réussite architecturale unique

Le château actuel a été entièrement rebâti dans son gros oeuvre a partir de 1815, sur les ruines d’une maison plus ancienne (Le Vigneau -sinistré, comme son annexe du Petit Vigneau, pendant les combats d’avril 1814), grâce aux indemnités de dommages de guerre.
Par la suite, il a été remanié sous le Second Empire suivant le style de l’époque. Au début du XXe siècle, les célèbres architectes Louis et Benjamin Gomez lui ont apporté les commodités modernes, notamment l’eau courante et l’électricité, comme en témoignent les factures encore conservées a la Bibliothèque de Bayonne.
Il constitue une réussite architecturale alliant avec bonheur :
Le Vigneau. Façade nord Le Vigneau. Façade nord
Le Vigneau. Façade sud Facade Sud

Mais il s’agit aussi d’une construction très fragile, du fait qu’elle a été élevée en bordure du glacis nord de la Citadelle et que sa conception et sa réalisation devaient donc tenir compte des très lourdes contraintes particulières, imposées par la législation en vigueur sur les fortifications, au début du XIX’ siècle. Elle devait en effet pouvoir être détruite (du moins les parties s’élevant au-dessus du niveau du glacis) en quelques heures, au besoin au canon, en cas d’alerte.
Anonyme, vers 1880.
 
Plan relief encadré de Bayonne.
Platre peint à l’aquarelle et a la gouache.
Echelle 1/10.000’
 
Musée Basque et de I’histoire de Bayonne, fond ancien.
Plan relief encadré de Bayonne
 
C’est donc un château dont l’ossature, entièrement en poutres de chêne, est doublée vers l’intérieur d’une cloison de briques et vers I’extérieur d’un appareillage alliant briques et treillage, couvert d’un épais mortier à la chaux, supportant des moulures décoratives en stuc. Le toit en forte pente repose sur une charpente en chêne, dont les poutres sont fixées exclusivement par des tenons. Il est recouvert d’ardoises épaisses et de grandes dimensions ; l’étancheite des larges chéneaux en zinc est faite au plomb.
Les caves et les douves qui l’entourent sur trois cotés ont été conçues d’une largeur et d’une profondeur suffisantes pour pouvoir contenir la totalité des gravats de démolition, afin de n’offrir à un éventuel assaillant aucune possibilité de retranchement.
Le Vigneau reste probablement la seule construction importante de ce type, encore existante à Bayonne.